Huit violes réalisées par ce luthier ont été recensées, toutes fabriquées entre 1683 et 1693. Celle du Musée de la musique est la plus ancienne et présente l’intérêt majeur d’être, aujourd’hui encore, proche de son état original (à l’exception du chevalet, de l’âme, des chevilles, du cordier et des cordes).
La prédilection française pour la basse de viole est particulièrement remarquable durant le dernier quart du XVIIe siècle ; le jeu soliste se développe, et les figures tutélaires de Sainte-Colombe, Marin Marais et Forqueray enrichissent considérablement le répertoire de l’instrument.
Luthier établi à Paris, Collichon manifeste une grande aisance dans le travail du bois – travail d’une rare qualité auquel se mêle un plaisir de l’innovation et de la recherche ornementale. Quand il décore ses violes, c’est avec beaucoup de fantaisie qu’il démultiplie les filets peints et les incrustations – certaines en métaux lourds, en os ou en écaille.