En 1863, Bizet reçoit par ailleurs une commande de Carvalho, le directeur du Théâtre Lyrique, un opéra en trois actes, Les Pêcheurs de perles, créé le 30 septembre 1863 et joué en alternance avec Les Troyens de Berlioz (créé le 4 novembre 1863). Le succès espéré se fait attendre, l’enthousiasme du public reste modéré. Cependant, le compositeur apprécie la lecture d’un compte rendu de Berlioz plutôt bienveillant à son égard, paru dans le Journal des DébatsM. Bizet, lauréat de l’Institut, a fait le voyage de Rome ; il est revenu sans avoir oublié la musique. À son retour à Paris, il s’est bien vite acquis une réputation spéciale et fort rare, celle d’un incomparable lecteur de partitions. Son talent de pianiste est assez grand d’ailleurs, pour que, dans ces réductions d’orchestre qu’il fait ainsi à première vue, aucune difficulté de mécanisme ne puisse l’arrêter. […] La partition des Pêcheurs de perles fait le plus grand honneur à M. Bizet, qu’on sera forcé d’accepter comme compositeur, malgré son rare talent de pianiste lecteur.
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Après la création des Pêcheurs de perles, Bizet multiplie les projets d’opéras, mais peu d’entre eux voient le jour. Hormis La Jolie Fille de Perth, opéra en quatre actes créé en 1867 au Théâtre Lyrique, les ouvrages lyriques conçus par le musicienNicolas Flamel, Malbrough s’en va-t-en guerre (1867), Clarisse Harlowe (1870-1871), Grisélidis (1870-1871) ne dépassent guère le stade des esquisses. Bizet veut s’imposer sur la scène parisienne, mais l’heure du succès et de la reconnaissance n’a pas encore sonné pour lui. En témoigne l’échec de sa cantate Les Noces de Prométhée, composée en 1867 pour un concours se déroulant à l’occasion de l’Exposition universelle de Paris, et qui n’a pas retenu l’attention du juryCe sera celle de son ami Saint-Saëns qui emportera le premier prix..