Barrage
Ensemble de pièces ou de barres de bois placées au revers de la table d'harmonie des instruments à cordes afin de la renforcer.
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Ensemble de pièces ou de barres de bois placées au revers de la table d'harmonie des instruments à cordes afin de la renforcer.
Corps d'un instrument à cordes formant une cavité et supportant la table d'harmonie.
Nom donné à la corde la plus aiguë de certains instruments à cordes dont la guitare.
Pièce de bois dur fixée par collage, au bas de la table d'harmonie sur laquelle sont attachées les cordes et qui transmet leurs vibrations à la table. C'est également un élément décoratif dont la forme varie avec l'époque et le lieu de fabrication.
Pièce de bois de forme tronconique autour de laquelle est enroulée l'une des extrémités d'une corde et qui permet d'en modifier la tension pour l'accorder.
Pièce située à l'extrémité du manche où sont fixées les chevilles dont le nombre équivaut à celui des cordes.
Ensemble de deux ou plusieurs cordes donnant la même note, à l'unisson ou à l'octave.
Pièce de bois de faible épaisseur réunissant la table d'harmonie au fond afin de former la caisse de résonance.
Du verbe enter : abouter ; les entures désignent, en lutherie, les assemblages complexes entre le manche et le cheviller.
Terme générique qui désigne, en lutherie, l'ensemble des filets à simple brin ou à brins multiples qui orne certains joints ainsi que les bords de table, de fond et de rosace.
Pièce de bois de faible épaisseur qui vient fermer le dos de la caisse de résonance par la couronne d'éclisse et la table d'harmonie.
Anciennement ligatures de boyau autour du manche, ensuite petite barrette de bois, d'ivoire ou de métal incrustée sur la touche. Les frettes correspondent aux demi-tons.
C'est une guitare dont la caisse imite la forme de la lyre antique : les deux bras encadrent un manche central pourvu de touches, dont le cheviller est supporté par une élégante traverse plus ou moins ajourée. Cet instrument destiné au jeu guitaristique est en vogue en France au tout début du XIXe siècle, au moment où le goût du jour est à l'Antiquité, que ce soit en architecture, en peinture, dans la mode vestimentaire, ou en musique.
Œuvre pour une ou plusieurs voix avec ou sans accompagnement, comprenant une mélodie simple de caractère tendre, sentimental, souvent populaire, en vogue en France surtout aux XVIIe et XVIIIe siècle.
Ouverture, généralement circulaire et souvent ajourée, située sur la table d'harmonie et qui permet à l'air ambiant d'entrer en vibration avec la caisse de résonance d'un instrument.
Partie supérieure de la caisse de résonance, en bois résineux, sur laquelle les cordes sont tendues. Elle amplifie par ses propres vibrations celles des cordes.
Planchette de bois dur fixée au manche sur laquelle l'instrumentiste appuie les doigts de la main gauche pour déterminer la longueur vibrante de la corde.
L'étymologie du mot renvoie à l'Espagne de la fin du Moyen Âge, où se rencontrent différentes formes telles que vihuela, Viguela, biguela, etc., ces termes désignant dans un premier temps toutes sortes de cordophones pourvus d'un manche. Au XVe siècle, les sources écrites nomment encore sous ce terme les vièles à archet ainsi que les instruments à cordes pincées avec les doigts ou bien au moyen d'un plectre.
Compte parmi les facteurs de guitare classique les plus appréciés du XXe siècle.
Robert Edouard Henry Bouchet naît le 10 avril 1989 dans le XVIIIe arrondissement de Paris, boulevard Rochechouart. Etre doué, développant très tôt des talents pour la peinture (dès 1922, six toiles sont acceptées au Salon d'Automne de Paris), il se tourne vers la lutherie en 1946 en prenant pour modèle le maître luthier Torres, après avoir observé le luthier Julian Gomez-Ramirez au travail.
Il apporte des innovations au modèle classique : il modifie notamment le barrage initial en y ajoutant sa barre d'âme.
Emilio Pujol, Julian Bream, Ida Presti et Alexandre Lagoya ont joué sur ses instruments qui sont aujourd'hui très recherchés des musiciens comme des collectionneurs.
Guitariste et compositeur, né à Paris vers 1615, Francesco Corbetta commence sa carrière à Bologne comme professeur. Musicien itinérant, il fait le tour des cours d'Europe : vers 1643, il se trouve à la cour du duc de Mantoue ; cinq ans plus tard, à Bruxelles où il est édité ; dès son arrivée à la cour de France, il est sollicité pour composer un intermède de guitare pour un ballet de Jean-Baptiste Lully, maître de musique du roi et lui-même guitariste de talent ; en 1665 , il est appelé à la cour de Charles II, roi d'Angleterre, grand amateur de guitare et lui dédie son livre Guitarre Royalle.
Compositeur, virtuose de la guitare, il s'établit à Paris à partir de 1830. Son père, patriote napoléonien, fit la campagne de Russie et baptisa son fils du prénom de l'empereur. Coste fut aussi le propre éditeur de ses œuvres . On lui doit un livre d'or du guitariste (1880), anthologie historique. Il jouait sur une guitare à sept cordes (la septième corde, « en dehors du manche », était accordée en ré, en do ou mi bémol suivant le morceau). Il a laissé une œuvre originale importante pour la guitare dont 25 célèbres Etudes de genre et a publié une nouvelle édition de la méthode de Fernando Sor (dont il était l'ami).
Né près d'Almeria, en Andalousie, Antonio de Torres travaille d'abord comme charpentier. Ce n'est qu'en 1845 qu'il se tourne vers la lutherie de guitare, probablement et apporte à la guitare ses caractéristiques nouvelles : il en accroît globalement les dimensions, portant la longueur des cordes à 65 cm, il met au point un nouveau système de chevalet et perfectionne le procédé du barrage en éventail qui confère à la table d'harmonie des qualités de résonance inconnues jusqu'alors. La supériorité acoustique de ses instruments, toujours perceptible en dépit de leur âge, a profondément marqué les compositeurs et guitaristes de son temps : Julian Arcas, Francisco Tarrega ou Miguel Llobet.
Garde des sceaux du parlement de Rouen (1696), poète et grand amateur d'opéra, il se fit l'ardent défenseur de la musique française. Ces ouvrages apportent un précieux témoignage sur le goût musical en France au moment de la grande vogue du style lullyste. Il publie entre autres Comparaison de la Musique italienne et de la Musique française, Bruxelles, 1704-1706. Il fit non seulement œuvre de critique, mais aussi œuvre d'esthéticien.
Guitariste, violiste et théorbiste. Sans doute élève de François Corbetta, il enseigna à Paris en 1680. Il fut maître de guitare du Dauphin (1682), chantre de la Chambre (1708), Ordinaire de la musique (1716) et maître de guitare du roi (1719). Il a laissé deux livres de Pièces de guitare (Paris, 1682-1686) et un livre de Pièces de théorbe et de luth (Paris, 1716), ainsi que de nombreuses pièces manuscrites.
Formé à Madrid dans l'atelier de José Ramirez (1858-1923), il travaille ensuite avec le frère Manuel (1864-1916) avant de partir pour Paris. Il y rejoint Augustin Andrés, compatriote installé 7 rue de Puteaux, avant de s'établir seul en 1912 au 38 de la rue Rodier.
Son apprentissage lui a apporté un double héritage, celui de l'école madrilène par José, et celui d'Antonio de Torres par Manuel. C'est à son contact que Robert bouchet eut l'idée de construire des guitares.
A publié un « livre de Guitarre » (Paris, 1680) et un « livre de théorbe » - en fait une méthode de basse continue – publiée à la même époque.
Pendant la première moitié du XIXe siècle, il est le luthier le plus renommé de Paris. On le surnomme le Stradivari de la guitare. Vers 1820, il habite à Paris au 51 de la Place des Victoires, puis en 1832 au 7 de la rue Louvois, en 1845 au 20 de la rue des Martyrs et ensuite au 10 de la rue Louvois.
Sa production est considérable, ce qui n'affecte en rien la qualité de son travail. Il est l'auteur de plusieurs innovations dont le système des barrettes coulissantes. Ce système permet de compenser les changements de tension provoqués lorsqu'on appuie la corde sur la touche et offre une solution aux problèmes de justesse et de tempérament.
De père grec, de mère italienne, né en Egypte, Alexandre Lagoya apprend à jouer de la guitare dès l’âge de 8 ans. A 13 ans, il donne son premier récital à Alexandrie, suivi d’un long périple dans le proche et le Moyen-Orient. En 1950, il s’installe à Paris et s’y produit avec succès. Il rencontre Ida Presti avec laquelle il se marie. Les deux virtuoses de la guitare forment le duo « Presti-Lagoya » célébré dans le monde entier.
Le décès d’Ida interrompt brutalement cet ensemble instrumental prestigieux et unique.
Aux transcriptions presque innombrables d’Alexandre Lagoya, il convient d’ajouter ses propres compositions dont Rêverie et Caprice, dédiée à Ida Presti.
Il est également fondateur de la classe de guitare au Conservatoire National Supérieur de Musique et de Danse de paris, de 1969 à 1994 et forment de nombreux guitaristes renommés.
Vit à Paris vers 1731. Il est maître juré de la corporation des luthiers en 1745-1746 et habite rue Michel-le-Comte. Après son décès en 1759, sa veuve maintient l'activité de l'atelier jusqu'à la Révolution...
Né à Mirecourt à la fin du XVIIIe siècle, il s'établit à Marseille de 1833 à 1837 mais il habitait déjà cette Ville, quai du Port, en 1822. Il vient habiter à Paris 38 rue du bac et ensuite rue du Dragon n°3.
Il est, avec René Lacote, un des facteurs de guitare parisiens les plus inventifs du XIXe siècle. Il manifeste un constant désir de faire évoluer la guitare et ne cesse de revoir ses propres principes. En témoigne la guitare de 1838 appartenant au Musée de la musique (E.675) dont la rosace, qui semblait devoir rester éternellement circulaire, s'en trouve complètement ovalisée suite à un nouveau barrage dont les nervures sont disposées longitudinalement.
Virtuose-née de la guitare, Ida Presti apprend son instrument dès l’âge de 6 ans. Elle donne son premier concert à l’âge de 10 ans. La critique crie au prodige !
Au début des années 50, elle rencontre Alexandre Lagoya qu’elle épouse. Ils forment ensemble le duo « Presti-Lagoya », célébré dans le monde entier.
Son décès en 1967 interrompt tragiquement cette complicité instrumentale unique.
Ida Presti a composé également des pièces pour guitare seule : Six études pour guitare, Danse rythmique, et pour deux guitares : Jardin dans Grenade, Danse d’Avila, Sérénade, valse, la Hongroise…
Les deux musiciens prestigieux jouent sur les guitares de Robert Bouchet, désormais conservées au Musée de la musique.
L'histoire de la facture de la guitare parisienne du XVIIe siècle est dominée par la famille Voboam.
Les études menées par Florence Getreau montrent qu'elle compte essentiellement trois facteurs :
La première génération est représentée par René (avant 1606-1679), fondateur de l'atelier rue Saint-Honoré, paroisse Saint-Eustache, sa dernière adresse étant probablement rue Traversière, paroisse Saint-Roch. On ne connaît de lui que deux guitares.
Son frère, Alexandre Nicolas (avant 1646-après 1692) n'est guère connu que par ses instruments. Un peu moins d'une dizaine d'entre eux nous sont parvenus. Il demeure rue des Arcis, paroisse Saint-Merry.
C'est pour Jean-Baptiste (avant 1645-après 1731), fils de René, qu'il nous reste le plus d'instruments : une quinzaine de guitares et puis deux violes de gambe, exécutées tout à la fin de sa vie. Jean demeure préau de la foire Saint-Germain, paroisse Saint Sulpice et épouse Marie Angélique Senaillé. Ils donnent naissance à Jean-Jacques en 1730, qui exercera le métier de sculpteur, interrompant la tradition familiale.
Enfin, Marie Julie Voboam, célibataire, décédée à Paris à l'âge de 43 ans le 21 mars 1797, serait peut-être la fille de Jean-Jacques et celle avec qui l'illustre dynastie s'éteint.
La mention figurant dans le livre commode contenant les adresses de la ville de Paris […] (1692) d'Abraham Du Pradel confirme la célébrité des Voboam : « Alexandre Roboam, rue des Arcis, fait des guitares par excellence, et fait des castagnettes en perfection ».
Contemporain de Jean Voboam, le peintre Antoine Watteau laisse un témoignage pictural de la guitare de cette époque extraordinaire, surtout dans la subtilité de poses vraiment musicales. La partie quarrée et La gamme d'amour, exécutées entre 1712 et 1717, suggèrent étroitement les guitares de Jean Voboam des années 1690 et 1708.