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Bretagne
Chant à hisser Le Capitaine de Saint-Malo
Le chant à hisser est l’emblème de la chanson de travail à bord des bateaux. Il existe trois types de chants à hisser, en fonction des manœuvres à réaliser : « main sur main », « à grands coups » et « à courir ». On l’entonnait pour hisser les deux grandes voiles que sont le grand perroquet volant, et surtout le grand hunier volant, le plus lourd.
(Mille métiers mille chansons. Les métiers dans le chant traditionnel, Éditions Dastum, 2007). Le Capitaine de Saint-Malo est un chant à hisser « à deux coups ».
Le meneur observe les mouvements du bateau et, lorsque le moment est propice pour hisser la voile, il lance le chant. Il doit regarder jusqu’où va monter la voile. Quand la vergue est montée assez haut, il crie le plus fort possible (« à bloc amarrez ») pour donner l’ordre d’arrêter de hisser. Les textes et les mélodies peuvent être adaptées en fonction des circonstances.
Dans les chants à hisser à grands coups, le rôle du meneur et celui des matelots qui attaquent le refrain est nettement différencié. Le meneur chante ses solos en donnant clairement le signal de l’effort à la fin de la phrase musicale. Il fait également durer celle-ci plus ou moins longtemps, afin de jouer avec le roulis du bateau ; quand la voile est légèrement déventée, la résistance est moindre : c’est là qu’on doit hisser. D’où l’apparition d’un style de chant original : les solos sont très libres, plus ou moins longs, mais ont un rythme intérieur intense, appelant le futur refrain. […] Les haleurs, quant à eux, attendent le signal du meneur pour attaquer en chœur le refrain. Tout en chantant, ils embarquent d’un geste précis et sec sur certains mots qu’ils accentuent plus. La plupart du temps on donne deux « coups » par refrain, sur le premier et le troisième temps, mais certains chants offrent un nombre de coups variable suivant la longueur du refrain. Le meneur attaque souvent le vers suivant en recouvrant la dernière note du chœur : il n’y a pas de temps mort, mais chevauchement des deux morceaux de la mélodie.
(Le Chant de marin, guide du répertoire traditionnel, Éditions Le Chasse-Marée, Douarnenez, 1989).
1. Écouter et observer
Écouter la performance complète (durée 01:14).
2. Pour aller plus loin
Écouter Roland Brou, Rozenn Talec et Youenn Lange évoquer les chants de travail en Bretagne (diversité, spécificités, transmissions...) mais aussi la place de la danse et l'importance des langues (durée 32:15).